JOUR 8 : ça pue

J'écris un peu avant d'aller dormir ou d'essayer, parce que pas plus tard que ce matin je vous disais pas de problèmes pour dormir mais en réalité, je dors mais je n'ai plus envie d'aller dormir et je retarde le moment chaque jour un peu plus.

Si je sors, ah, si je sors... ils fument tous. 

Sortir sans fumer, c'est encore fragilisant, dangereux. Je ne parle que de ce sentiment merveilleux qui vous envahit quand vous avez réussi à tenir aussi longtemps que 8 jours.

Mais tout comme moi quand j'étais SOUS CONTROLE ils n'en ont rien à f. RIEN RIEN RIEN ils ne comprennent pas ou plutôt si, ils comprennent mais c'est comme parler à des murs, l'essentiel de ce que je leur dis leur échappe. Je suis bien placée pour dire ça, je me souviens très bien à quel point j'en avais RIEN A F. quand quelqu'un commençait à me saouler avec son histoire de j'ai arrêté de fumer ah ouais ? super, dis ça te dérange pas ? et paf je m'en allumais une avant d'avoir la réponse.

Aujourd'hui le 8e jour se termine.

- c'est dur quand il y a des gens qui fument

MAIS je trouve qu'ils ont l'air con, pas d'autre mot désolée, avec ce truc à la main hop inspire pfffff ça fume hop pfffff hop pffff c'est vrai ça rime à quoi de faire ça et aussi, ça pue, ça pue c'est une odeur dégueulasse, vous vous rendez compte à quel point ça pue c'est une infection et je marche dans la rue je croise un fumeur qui fume pas de clope là tout de suite ok, je le sens, comme un chien qui renifle un truc c'est incroyable !

et ce que je fais maintenant, cela me distrait : je les repère à 10 mètres rien qu'à leur tête

elle, elle fume, lui, il fume pas, elle ah c'est sûr elle fume ... ah lui il fume comme un sapeur

ah les pauvres

je plaisante et je suis faussement méchante mais dans le fond, j'ai de la peine et elle est sincère

envie de crier dans la rue

vous vous faites avoir les amis

mais tu peux pas dire à un fumeur qu'il se fait berner

tu peux rien dire à un fumeur qui n'a pas pris sa décision

- c'est dur quand je pense à des choses problématiques, stressantes ou tristes

- et c'est dur maintenant, toujours à l'heure d'aller se coucher, je me mettrais bien à la fenêtre avec une musique douce, et je fumerais ma clope comme pour décompresser de ma journée au lieu d'aller écrire des bêtises sur Internet, et je penserais à rien et peut-être même que j'en fumerais une deuxième